Je viens de revoir le film pour la cinquième fois et cependant, j'ai encore sangloté. Serait-ce du à mon attachement envers le jeu d'origine ou juste les effets d'un film de haute qualité ?




Dès les premières notes posées sur les sables d'un désert grandiose, le coeur du joueur vrombit telle une 2 chevaux prête à reprendre du service. On aperçoit Nanaki et ce qui semble être sa progéniture, les premières images représentent le futur d'une planète qui n'est autre que l'entité centrale de la Compilation. Le film chantonne-t'il la mélodie de l'ecologisme au même degré que le jeu original ? Non. Mais bien entendu, la planète, dès les premières minutes du film, y tient un rôle central.
A-t'elle puni ses habitants de leur négligence en leur infligeant le Géostigma ?
La réponse est non, elle n'aurait pu, puisqu'elle incarne à la fois la vie en son extérieur, et la mort dans sa rivière - mais est-ce vraiment la mort ?
Le conflit principal du film se base d'ailleurs sur elle, GaÏa : alors que Kadaj et ses frères veulent perpétuer la tradition familiale et donc la réduire à néant, la Shinra veut les en empêcher. C'est en tout cas de cette manière que la trame principale du film commence.
Tout au long de FFAC, nous sommes les témoins de différentes quêtes identitaires qui pour certaines restent dans la continuité et pour d'autres commencent ici.


Il y a celle de Kadaj, Yazoo et Loz. Trois frères à la recherche de leur mère. On ne sait d'où ils viennent, et c'est un mystère qui restera entier même si on peut se demander si Hojo n'y est pas pour quelque chose. Mais ils ne sont que de passage, ils sont là pour être utilisés, et effacés par la suite au profit de Séphiroth. L'Élu, le petit préféré de maman Jénovah, et tout de suite on se rapproche beaucoup plus d'un thème particulièrement répandu au sein de notre société contemporaine. Lors du dernier combat, Kadaj montre qu'il éprouve de la jalousie envers Séphiroth puisqu'il est l'élu de Jénovah, et pas lui. Il veut réussir la réunion afin de prouver sa valeur à sa mère.
Le complexe d'oedipe a rarement été aussi bien illustré qu'au cours de cette oeuvre, il est la base de la folie des antagonistes, Séphiroth compris. La fratrie veut détruire la planète pour se venger de ce que cette dernière lui a fait subir. Mais, rappelons que c'est Jénovah, entité extra-terrestre qui est venu briser le calme de la population de Gaïa (les Anciens/Cétras à l'époque de son arrivée) afin d'essayer de la détruire. Son cycle de destruction des planètes est en réalité sa fonction basique et en perpétuant les créations de ses cellules dans d'autres organismes vivants, elle ne peut pas être arrêtée. Et c'est de là que proviennent Séphiroth et les autres.


Un pantin, certes, mais un pantin qui a fait du chemin. Après avoir redécouvert son identité dans le jeu originel, Cloud fait face à de nouveaux troubles identitaires. Doit-on se sacrifier pour que ses proches puissent être épargner de la douleur qu'on incarne ? Non, clairement, le sacrifice personnel n'a pas réussi au loup solitaire blond et il se fait remonter les bretelles par Tifa et Vincent avant de pouvoir coller un raclée méritée aux frangins. Au cours du film, le héros comprend qu'il n'y a pas de honte à être faible parfois, et qu'il n'est pas un poids que Tifa ne puisse porter. Tifa, Marlene, Barrett et Denzel.


Denzel ressemble beaucoup à Cloud en ce qui concerne le désespoir. Il parle peu, mais quand il prononce des mots, ce n'est pas pour respirer la joie de vivre. Personnage rajouté à la Compilation, pourquoi pas, mais qu'apporte-t'il ? Denzel représente l'enfance dans un monde après l'apparition du Géostigma. Il est orphelin et souffre du virus au quotidien. Il est là pour montrer que même après avoir résolu le conflit initial et notamment démanteler la Shinra, la situation n'est pas pour autant au beau fixe.


Ici, nous avons affaire avec une histoire de rédemption. On assiste dès lors à la naissance d'une Shinra qui a pour intention de redorer son blason en aidant la population sans exploiter la planète. Les Turks sont mis en avant : Rufus est l'un des protagonistes clé du film, Reno et Rude sont un élément comique alors que Elena et Tseng jouent dans l'émotion.

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Après tous ces destins torturés, passons à la torture du spectateur. Tout d'abord, le visuel. Dois-je réellement en parler ? Mention ultime pour les expressions faciales. Du jamais vu encore aujourd' hui. Pour la musique, du Uematsu, intouchable. Un badass fight avec Bahamut et la réunification de l'équipe qui fait des papillons dans le ventre. Les sanglots à chaque évocation voir apparition de Aerith (personnellement je chiale même quand Tifa parle à la goutte d'eau, ce qui est RI-DI-CU-LE).
Bref, pourquoi choisir entre qualité et fan service quand on peut avoir les deux réunis ?