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 Sujet du message: [Article] Final Fantasy : Les créatures de l'esprit
MessagePosté: Dim 6 Oct 2013 17:50 
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Je viens de regarder à nouveau le film les Créatures de l'esprit.
Je dis à nouveau car je ne l'avais pas vu depuis sa sortie en 2001.

Comme je sais que tu vas bosser dessus Stoz, j'aimerais que tu abordes les points suivants :
_Contexte
_Budget/Staff/Studio
_Les références à Final Fantasy (chocobos, gaïa, Cid, certaines cinématiques rappelées...)
_La technique du film (à la pointe de ce qui se faisait à l'époque)
_Les graphismes (incroyables pour l'époque)
_L'histoire
_La bande son
_Les conséquences de l'échec pour Square pictures & Squaresoft

Je pourrais sans trop de problème t'aider pour cet article :ok:



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 Sujet du message: Re: [Article] Final Fantasy : Les créatures de l'esprit
MessagePosté: Mer 15 Avr 2020 16:35 
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Inscription: Jeu 28 Oct 2010 17:06
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LA TOTALE :

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Final Fantasy : Les Créatures de l’Esprit fut le fruit d’une collaboration entre deux pays, deux firmes basées aux Etats-Unis : Square USA et Chris Lee productions. Scénaristes puis producteurs et enfin acteurs, toutes les têtes qui menèrent à bien ce projet furent à la fois américaines et japonaises.

Pour les plumes, Sakaguchi Hironobu écrivit l’histoire originale du film, le récit global sur lequel on reviendra un peu plus bas, avec ses fantômes, ses esprits, son décalage de la rivière de la vie, etc. Tout cela, sans surprises, provient de l’esprit de Sakaguchi.
Pour mémoire, l’homme est celui qui se place derrière tout jeu de la saga (jusqu’à FFX), il en est le concepteur fondamental. Il fut promu vice-président exécutif de Square en 1991 avant de devenir président de la division américaine.

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Mais pour rédiger l’intégralité du script, dialogues compris, il fait appel à deux hommes : Al Reinert et Jeff Vintar. La présence des deux scénaristes américains, plutôt habitués aux films d’action hollywoodiens, permet à l’œuvre de posséder un ton plus occidental, qui va forcément s’avérer utile pour faciliter la compréhension et l’immersion du spectateur américain (cible majeure visée par ce film).

C’est donc pour cela que les dialogues, en particulier au niveau des touches d’humour éparpillées dans les scènes d’action (surtout via Neil), sonnent très « Hollywood ».
Al Reinart avait écrit le scénario du célèbre succès Apollo 13 de Ron Howard en 1993, mais aussi plusieurs épisodes de la série From the Earth to the Moon (1998).
L’autre scénariste, Jeff Vintar, avait moins d’expérience lorsqu’il se retrouva sur le projet, mais il sera par la suite le scénariste d’I Robot, l’adaptation de la nouvelle d’Isaac Asimov réalisée par Alex Proyas en 2003.

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Côté doublage, le docteur Aki Ross sera interprétée par Ming-na (actrisse hollywoodienne née à Macao) connue pour sa participation à la série Urgences. Gray quant à lui, même s’il ressemble beaucoup à Ben Affleck, sera doublé par Alec Baldwin. Le sergent Ryan Whytaker possède la voix de Ving Rhames, acteur vu dans Mission Impossible III de J.J Abrams. Neil Fleming est, lui, doublé par Steve Buscemi qui a joué dans Fargo et Armageddon. On notera aussi la présence au générique de Keith David (Invasion Los Angeles, Mary à tout prix), de Jales Wood (Vidéodrome) ou encore de Donald Sutherland (Mash, Space Cowboys). Un casting permettant d’assurer une crédibilité optimale, en théorie, et qui propose un mélange de talents d’origines variées pour un film de SF singulier, dont le récit, à la fois simple et complexe, est l’un des bons atouts.

L'action du film se déroule en 2065 sur notre planète bleue. La Terre est globalement dévastée, sous l’emprise d’une nouvelle espèce dominante, un bestiaire infini de spectres.
Ceux-ci se nourrissent en volant l’énergie de toute forme de vie terrestre, ce qui rend bien difficile la survie et encore plus l’exploration de la planète. Quelques humains ont malgré tout subsisté, ils vivent dans des complexes fortifiés à l’aide du Docteur Sid. Ce dernier a non seulement créé un système de bouclier pouvant protéger des fantômes mais, à l’aide du Docteur Aki Ross, il cherche un moyen de détruire ces derniers.

D'ailleurs Aki fait de drôle de rêve sur un monde étranger. Elle recherche également, à travers le monde, à récolter les formes de vies qui ont survécu à l’extérieur des dômes. Mais plus elle s’en approche, plus ses rêves deviennent précis et dangereux. Sont-ils la clef de l’énigme ou la fin de l’humanité ?

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Les musiques du film Les Créature de l’Esrpit ont été composées par Elliot Goldenthal, célèbre compositeur américain qui signa notamment les partitions de Sphere, Heat, Titus et de son ballet Othello.
Bien évidemment, lorsque le film fut annoncé, la plupart des fans s’attendaient à retrouver un certain Nobuo Uematsu en tant que compositeur de l’œuvre. Mais il en fut décidé autrement puisqu’à l’image de l’histoire originale qui fut confié à deux scénaristes américains ; la musique dut être abandonnée à Goldenthal. Ainsi les efforts d’occidentalisation effectué par Sakaguchi s’effectua dans tous les domaines.

Mais ce choix, bien que dommageable pour les habitués de la série, ne fut en rien un raté. Les musiques habituelles de Nobuo Uematsu trouvent ici un bon remplacement avec les envolées puissantes de Elliot Goldenthal. D’autant plus qu’elles sont en intégralité interprétées par le Skywalker Orchestra.

Les rythmes effrénés et démesurément saccadés lors des saynètes d’action sont en tous points remarquable. Bien évidemment, le compositeur n’hésite pas à emprunter à d’autres musiciens ; on notera surtout deux similarités mélodiques qui se distingue dans le film :
· La première s’entend aux environs de la trente-cinquième minute du film, où un principe mélodique évoque beaucoup la partition de Signes (2002) de James Newton Howard. La mélodie fonctionne alors avec accélération et répétitions jusqu’à l’épuisement de trois courtes notes.
· L’autre évocation est celle provoquée au bout d’une heure de film avec une mélodie qui flirte explicitement avec le fameux générique des Incorruptibles. Ce dernier fut signé par Ennio Morricone en 1987.

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Au sein d’une OST qui sait autant se fondre dans les images et se faire discrète qu’éclater dans le silence à l’occasion, ces petites résurgences musicales de nouveaux classiques de la musique de film ne font que rehausser le très bon travail de Goldenthal.
Parlons maintenant de la chanson du générique de fin qui, sur le papier, fait un peu peur mais elle s’avère en définitif d’une grande beauté. La peur d’origine vient de l’interprète, Lara Fabian !
Mais comme indiqué précédemment, cette musique est magnifique et l’interprétation fait preuve d’une qualité exemplaire.
En conclusion, l’OST à un rendu pour le moins étonnant, allant puiser ses ressources dans des zones variées, pour un résultat d’exception.

Si l’animation est l’art de l’image par image, le film de synthèse diffère dans sa fabrication d’images en continu. Sakaguchi a donc choisi le système le plus approprié pour établir cette connexion avec la synthèse, photoréaliste au possible. Il montre dès l’ouverture de son film son ambition d’être une étape charnière dans l’évolution de cette recherche de la perfection de l’image, puisque le premier plan sur un personnage ne cadre que deux partis d’un corps humain, connues pour être les plus ardues à produire en synthèse : l’œil et les cheveux. Ceux d’Aki Ross, notre héroïne. La beauté et la réussite dans ce plan comme dans le reste du film, témoignent du bon technologique des créateurs du long métrage.

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Les créatures de l’Esprit fut donc le premier film entièrement réalisé en image de synthèse à se positionner dans le registre du photoréalisme, à tenter de se rapprocher du cinéma dit traditionnel en prises de vues réelles.
Certes, c’est ce choix qui paralyse notre vision, soit subjuguée, soit étonnée ou encore critique à l’égard de cette avancée technique visible à l’écran, mais Les Créatures de l’Esprit regorge de beaucoup d’autres atouts.
Toutefois, un autre mérite notre attention : un discours épatant sur le distant et le lointain, sur la proximité inespérée de toute chose qui se montre usuellement d’apparence éloignée, voire inatteignable.

Dans ce type de création, l’image prime. Ainsi, c’est elle plus que le récit, plus que les dialogues, qui fait avancer le film sur certaines phases.
Au début, lors du rêve en guise de prologue, ou un peu plus tard lors de l’arrivée dans Old New York City, les dialogues sont inexistants et, excepté une voix-off, aucune phrase ne se fait entendre au sein de séquences qui font se mouvoir le récit d’action.

Sur la forme, malgré la réussite évidente d’un point de vue technique des jeux-vidéo de la série, Les Créatures de l’Esprit n’a plus grand-chose à voir avec ses cousins vidéoludiques. La question est donc de savoir, dans le fond, ce qui fait que ce film appartient ou non à la fameuse saga Final Fantasy.
Le simple patronyme du concepteur des jeux en réalisateur du film devrait en attester. On pourrait aussi dire que tous les jeux (excepté les séquels/préquels) étaient situés dans des mondes différents, avec des personnages, des époques, des lieux, etc. tous différents. Rien ne pourrait plus séparer le film des jeux-vidéos Final Fantasy que ces jeux entre eux.

Néanmoins, on notera souvent des similitudes entre les softs. Des éléments récurent, arrivant certes au fur et à mesure des épisodes mais qui sont caractéristiques de la saga. La présence d’un petit chocobo sur le pyjama d’Aki et sur une sacoche en cuir, le nom du professeur Sid (ou Cid), celui du général Hein (référence à FFIII), ainsi que quelques décors et séquences (la scène où la caméra révèle le cratère d’impact, similaire à la même cinématique dans FFVII), l'unité « DEEP EYES », constituée de Gray, Ryan, Neil et Jane. Référence à une espèce de monstres que l'on peut retrouver dans Final Fantasy I,IV, V, VI et VII.

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Aussi, les notions : rivière de la vie, météore qui tombe sur la planète avant le commencement de l'oeuvre emmenant avec lui une calamité, personnage principal se sacrifiant pour l'être aimer et pour la planète, héros doutant de son soi via des rêves, personnage noir muni d'un gros flingue, Sid (ou Cid) ayant un vaisseau et transportant l'équipe, groupe voulant sauver la planète avant tout, expérience scientifique étrange, "méchant" ayant sa propre idée de sauver le monde... Bref il y a des chances que vous pensiez à FF7 alors qu’il s’agit d’éléments du film...

Les Créatures de l’Esprit est également empreint de thématiques chères à Hironobu Sakaguchi et très proches de celles présentes dans FFVII et IX : la théorie Gaia y trouve son application la plus scientifique. Autre fait insolite, au tout début du film, au premier réveil d'Aki, est affichée sur l'ordinateur la date du 13 décembre. Il s'agit de la date d'anniversaire de la femme de Hironobu Sakaguchi. Enfin, le film propose contre toute attente un caméo de ce dernier. En effet, aussi improbable que cela puisse paraître, le réalisateur bénéficie de sa propre modélisation en 3D et apparaît furtivement dans le film comme membre du conseil !

Tous les jeux Final Fantasy parlent du sauvetage de la Terre et de l’amour, les deux grandes aspirations de leur Créateur Hironobu Sakagushi et le film fait donc de même. Les Créatures de l’Esprit est bien un FF, une excroissance artistique au sein de la saga, d’apparence lointaine et pourtant si proche du reste du corpus vidéoludique.

Qu'est ce qui fait qu'une œuvre, ici cinématographique, peut légitimement appartenir ou non à la saga Final Fantasy ? Sont-ce ses thèmes, ses personnages, ses références, la simple signature du réalisateur ? Chacun aura sa réponse mais il serait dommage de réduire ces Créatures de l’Esprit à un banal objet qui ne soit appréciable que selon le prisme, voire selon l’emprise, des jeux l’ayant précédé, car il s’agit aussi d’une œuvre de SF qui tord habilement les codes du genre et qui apparut, en un temps pas si éloigné, comme une franche révolution dans l’art de la représentation filmique.

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Les Créatures de l’Esprit reste la seule grande expérience de Square USA. Le film sort durant l’été 2001 (le 15 août sur nos terres), il rapporte 85 millions de dollars au box-office au niveau international. Ce chiffre, qui peut paraître de bon niveau, fut tout de même une franche déconvenue pour les investisseurs quand on pense au coût de l’œuvre initial, soit 140 millions de dollars.

Cette déconvenue marqua donc la fin du département américain de Square qui met la clé sous la porte le 31 mars 2002. Le studio avait essayé de trouver de nouveaux financements des mois durant, sans succès, et a donc dû fermer définitivement. Une explication vient en tête : les attentats du 11 septembre 2001, un événement tragique qui a provoqué une nette période de glaciation pour le marché à Hollywood. Square USA n’avait que quelques mois pour être soutenu par une major américaine, mais aucune à cette exacte période n’était prête à se lancer dans un tel investissement. Le projet suivant des studios était The Animatrix, l’ensemble de courts-métrages d’animation qui précéda la sortie conjointe de Martix Reloaded et Matrix Revolutions.

Le plus lourd bagage de cet échec restera la fin de Squaresoft et la réalisation, jusque là repoussée, de la fusion de l'entreprise avec son rival de l'époque et ainsi devenir SquareEnix en 2003.
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 Sujet du message: Re: [Article] Final Fantasy : Les créatures de l'esprit
MessagePosté: Mer 15 Avr 2020 20:24 
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Oh putain t'as balancé du lourd :ouch:

Super travail comme d'habitude et beau choix d'image.
Je te mets ça en ligne dans la semaine (si j'oublie faudra me fouetter).



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 Sujet du message: Re: [Article] Final Fantasy : Les créatures de l'esprit
MessagePosté: Mer 15 Avr 2020 22:16 
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merci
Je prépare mon fouet !



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 Sujet du message: Re: [Article] Final Fantasy : Les créatures de l'esprit
MessagePosté: Ven 17 Avr 2020 10:18 
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Inscription: Dim 14 Juil 2019 22:42
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bravo pour ce sujet sur ce film, c'est super bien fais !

malgré que ça soit un bon film d'animation, j'ai un profond regret a ce qu'il a engendrais a notre feu société squaresoft :/



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